Le 23 août, à 21 h (en rediffusion le 24, à 12 h), MusiMax a présenté « Evita », le film d’Alan Parker, dans sa stricte version originale anglaise. N’est-ce pas un affront infligé à ses téléspectateurs francophones ? La chaîne, qui se fait le servile porte-voix de nos voisins du Sud, ne rate pourtant pas une occasion de nous servir les plus plates interviews en anglais sous-titrées en français. Mais quand il s’agit d’un bon film…
Je suis persuadé qu’une majorité de téléspectateurs aurait aimé lire les textes des chansons sous-titrés en français, pour les bien comprendre. Et entendre Madonna ou Banderas parler français aux Argentins n’aurait pas été plus curieux que de les entendre le faire en anglais.
Si, comme MusiMax le prétend, la version française n’existe pas (elle a existé pourtant, si on se fie à la Régie du cinéma, via laquelle tous les films présentés au Québec transitent), il aurait fallu refuser de présenter l’originale, et faire des représentations et des pressions auprès des distributeurs pour l’obtenir. M’est avis que les autres chaînes n’auraient pas accepté de jouer ainsi au colonisé.
Après avoir fait affront aux francophones, MusiMax a fait ensuite affront aux cinéphiles en introduisant indécemment une flopée de messages publicitaires tout au long du film, brisant tout intérêt. Pourquoi diable ne pas se démarquer en suivant l’exemple des chaînes de télévision italiennes, et programmer ces publicités en un seul tenant, ou, à la rigueur, une fois l’heure (par bloc de 12 minutes), de manière à laisser au film la chance de faire son œuvre ? (N.B.: Les messages publicitaires étaient, eux, en français, et répétitifs à l’écœurement.)
Décidément, « MusiMin » est une dénomination qui siérait mieux à la chaîne: « min » pour minimum, minus, minable.
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