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Le sous-commandant Parizos
N° 200 - juin 2001
Livre 0 Textes Épars
Le nouveau Papineau
Michel Lapierre
Qu’après la mort de Papineau, en 1871, il ait fallu attendre l’entrée en scène du docteur Ferron, fondateur du Parti Rhinocéros, pour que le mouvement libéral et national renaisse vraiment, c’est l’évidence même. Bien avant de fonder son parti, Ferron s’est improvisé critique dramatique. En 1953, il voyait en Tit-Coq un bâtard d’un genre bien particulier 0 le bâtard qui « se sent exilé dans son propre pays ». C’était la première analyse de notre condition bien québécoise de colonisés.

« La bâtardise de Tit-Coq ? disait Ferron. Un artifice de théâtre pour ménager notre fierté nationale, une hypocrisie pour faciliter la sincérité de nos larmes. » L’année suivante, en opposant la grandeur de Shakespeare à la petitesse de Paul Toupin, il déclarait la guerre à Groulx, à Frégault et même à « ce Dollard qui a son monument alors que Papineau ne l’a point ». Dès 1535, pensait-il, les bons sauvages que nous sommes avaient fait de la France leur « colonie ». Le docteur Ferron ne pouvait tolérer que la Nouvelle-France obscurcisse 1837.

Textes épars, Jacques Ferron, Lanctôt, 2000

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